109 rue des soupirs Tome 4 : fantômes au tableau!

A partir de 9 ans • Précédents tomes de 109, rue des soupirs: Fantômes à domicile (T1) – Fantômes sur le grill (T2) — Fantômes d’extérieur (T3).

Au 109 rue des soupirs, il y a Elliot et sa famille. Non, pas ses parents: eux, ils brillent par leur absence et passent leur temps à bosser au lieu d’élever leur fils. La famille de cœur d’Elliot, celle qui s’occupe vraiment de lui au quotidien, c’est Walter, le vieux shérif trapu, un peu brut de décoffrage et au cerveau un peu HS; Eva, une genre de Castafiore très maternelle qui tient la petite troupe; Amédée, qui a plutôt un rôle de grande sœur gothique, assez marrante avec son parler d’ado rebelle et sa tête décapitée amovible; et Angus, l’auteur raté dépressif et un peu trouillard. Tous fantômes de leur état.

Elliot démarre cette nouvelle aventure excité comme une puce. Et pour cause: c’est vendredi 13, le jour où les parents viennent expliquer leur métier devant toute la classe. Il va enfin pouvoir passer un peu de temps avec eux. Mais bien entendu, une urgence professionnelle va encore les en empêcher. Panique à bord chez les fantômes qui veulent à tout prix protéger leur petit Elliot de cette  énième déception. Dans la précipitation et dans le plus grand des chaos, Eva et Walter se retrouvent aux commandes des corps des 2 parents d’Elliot, par le biais d’une involontaire « collision ectoplasmique ». Puisqu’il en est ainsi, ils décident de jouer le jeu jusqu’au bout et d’accompagner le garçon à l’école comme prévu, sans lui dévoiler le subterfuge. C’est sans compteur sur la présence de l’ex-chasseuse de fantômes reconvertie en surveillante scolaire, Ulrika von Paprika (le retour) et d’un joyeux enchaînement de mini-catastrophes comme seuls les habitants du 109 savent en provoquer.

Pour la sortie du 4e tome de la cette série BD, on part sur une petite révolution: de la couleur! La série abandonne les bichromies pourtant très élégantes pour une classique mise en couleur dont on ne peut nier l’efficacité. Pour l’occasion, les 4 volumes sont réédités sur le même principe.
Cette série de BD pour jeune public est très réussie. Bourré d’humour, au rythme soutenu, elle est tout sauf cucul et ouvre les portes de tout un univers BD un peu plus mature à de jeunes lecteurs.
On connaît déjà le travail du scénariste, Mr Tan, avec Mortelle Adèle, Les petites filles cruelles ou Shaker Monster, ou encore avec la série du Monstre du placard, ou Simon Portepoisse sorti sous son nom, Antoine Dole. On lui sait un goût certain pour les petits héros au caractère bien trempé et à la langue bien pendue et autres créatures gentiment monstrueuses. Les illustrations sont ultra expressives: le dessinateur use et abuse des super gros plans et de tous les jeux de cadrages possibles pour rendre le rythme encore plus fou. C’est donc avec plaisir qu’on rit au fil des planches des petites vannes glissées dans les dialogues servis par des personnages hauts en couleur. On saisit leurs caractères au premier coup d’œil tant le trait les rend parfaitement lisibles par un jeune public. Bien loin d’être terrifiante, cette petite BD pleine d’ectoplasmes est en fait un concentré d’humour et de tendresse, avec cette drôle de famille complètement inattendue. On adhère totalement.

Points forts

Graphisme 100%
Histoire 100%
Pédagogie 80%
Ludique 100%

Qui a testé?

Krakotte à 10 ans. Elle avait déjà lu les 3 premiers tomes et attend tous les ans la sortie du nouveau volume avec impatience.

Les images

La fiche

Mr Tan

Yomgui Dumont

Casterman

11,90 euros