A partir de 9 ans • Précédents tomes de 109, rue des soupirs: Fantômes à domicile (T1) – Fantômes sur le grill (T2).
Au 109 rue des soupirs, il y a Elliot et sa famille. Non, pas ses parents: eux, ils brillent par leur absence et passent leur temps à bosser au lieu d’élever leur fils. La famille de cœur d’Elliot, celle qui s’occupe vraiment de lui au quotidien, c’est Walter, le vieux shérif trapu, un peu brut de décoffrage et au cerveau un peu HS; Eva, une genre de Castafiore très maternelle qui tient la petite troupe; Amédée, qui a plutôt un rôle de grande sœur gothique, assez marrante avec son parler d’ado rebelle et sa tête décapitée amovible; et Angus, l’auteur raté dépressif et un peu trouillard. Tous fantômes de leur état.
Dans cette nouvelle aventure, les membres de l’improbable petite troupe de fantômes vont devoir sortir de leur zone de confort et mettre leurs nez d’ectoplasmes… dehors! Et même pire que dehors: chez les humains! Beurk. Mais pas l’choix puisque leur petit protégé, Elliot, a été enlevé pendant la nuit. Même le vieux Walter, qui a une peur bleue du monde moderne, et Amédée et Angus, qui ne peuvent pas s’empêcher de se chamailler, vont devoir se faire violence et retrouver le petit, ensemble. Au milieu de rencontres canines et ectoplasmiques, de vieilles connaissances (pas des plus charmantes) vont barrer la route des habitants du 109. Mais c’est sans compter sur le lien qui les unit, eux et le petit garçon.
Une super introduction à la BD
Cette série de BD pour jeune public est très réussie. Bourré d’humour, au rythme soutenu et au parti pris graphique très moderne (bichromie noire et kaki), elle est tout sauf cucul et ouvre les portes de tout un univers BD un peu plus mature à de jeunes lecteurs.
On connaît déjà le travail du scénariste, Mr Tan, avec Mortelle Adèle, Les petites filles cruelles ou Shaker Monster, ou encore avec la série du Monstre du placard, ou Simon Portepoisse sorti sous son nom, Antoine Dole. On lui sait un goût certain pour les petits héros au caractère bien trempé et à la langue bien pendue et autres créatures gentiment monstrueuses. Les illustrations sont ultra expressives: le dessinateur use et abuse des super gros plans et de tous les jeux de cadrages possibles pour rendre le rythme encore plus fou. C’est donc avec plaisir qu’on rit au fil des planches des petites vannes glissées dans les dialogues servis par des personnages hauts en couleur. On saisit leurs caractères au premier coup d’œil tant le trait les rend parfaitement lisibles par un jeune public. Bien loin d’être terrifiante, cette petite BD pleine d’ectoplasmes est en fait un concentré d’humour et de tendresse, avec cette drôle de famille complètement inattendue. On adhère totalement.
Points forts
Qui a testé?
Krakotte à 9 ans. Elle avait déjà lu les 2 premiers tomes et était ravie de retrouver cette bande de fantômes en peu allumés mais attendrissants.