Le cinérêve: le mystère hortensia

A partir de 8 ans • La curiosité est un vilain défaut, dit-on. Et espionner sa voisine, alors ? C’est pourtant si intrigant chez Melle Hortensia, avec sa serre aux plantes bizarres, certaines qui ont des yeux, d’autres des dents, ou sont en forme de pieds, de raquette de tennis… La petite visite en catimini est trop tentante pour Augustin. Et ce jour-là, il en a appris une bonne : Melle Hortensia aurait un pouvoir, et elle se rend à l’inauguration, le lendemain, d’un truc bizarre, encore… le cinérêve.
Le samedi, Augustin et son chien Croquette prennent Melle Hortensia en filature jusqu’à son point de rendez-vous, une boutique. Plusieurs personnes entrent, mais quand Augustin pousse la porte à son tour, celle-ci est vide. C’est en fouillant qu’il déniche l’accès au fameux cinérêve derrière un miroir pivotant. Là se sont retrouvés les « enchanteurs », comme la voisine, pour inaugurer le lieu. Un espace rêves est ouvert, l’espace cauchemars est encore en travaux.
Augustin s’infiltre, se retrouve dans un couloir plein de portes. Sur chacune d’elles, une affichette. Il lit et choisit de tester « rêve de chevalier avec tournois et combats épiques ». Il pense 10 secondes à des personnes qu’il déteste ou qu’il aime, et hop ! Le rêve, inspiré de ses désirs, est prêt. Il ouvre la porte… Et là, sa vengeance prend forme contre son maître d’école, Mr Poincaré, et son camarade de classe qui n’arrête pas de l’humilier, Maxime.
Chouette expérience ! Mais quand Augustin sort, il doit fuir pour ne pas être repéré et se retrouve dans la pièce des cauchemars. Là, c’est une tout autre histoire… S’ensuit une course-poursuite avec des monstres, jusqu’à ce qu’il ne croise Melle Hortensia, qui le sauve. A la fin de ce tome 1, la voisine, elle, ne s’est pas encore débarrassé de ces monstres, et Augustin veut courir à son secours. Suspens.

Le rêve, ce scénario ! Pouvoir choisir un décor, des ingrédients (celui peuplé de saucisses plaît beaucoup au chien d’Augustin), partir à l’aventure avec son chien qui se met à parler, pouvoir vivre une éventuelle vengeance contre ceux qui causent du tracas au quotidien… Oui mais voilà, tant qu’Augustin ne se faisait pas repérer, ça passait encore, mais se rendre dans la zone cauchemar alors que cela était formellement interdit n’était pas une bonne idée. La différence entre une petite transgression et une grande, qui a des conséquences fâcheuses en cascade.
Premier tome d’une série de 3 annoncée. Si on ne sait rien de la suite de l’histoire, pas de panique à la lecture de celle-ci. Les monstres, sous les traits de Roland Garrigue (La soupe de pierres notamment), ne sont pas effrayants du tout. Ce sont des chats d’ailleurs, on a vu pire. Même les plantes de Melle Hortensia sont rigolotes, surtout celle aux gants de boxe, et rendent le décor onirique. Les illustrations de Roland Garrigue, qu’on avait découvert ici avec La soupe de pierres, et Comment ratatiner les monstres?, et qui avait marqué très positivement les esprits avec Princesse Kevin, nous embarquent complètement dans les rêves du petit Augustin. On passe d’un univers à l’autre en changeant de gamme de couleurs.
Bref, cette vie d’enfant lambda devient dingue et géniale. Ça devrait faire mouche auprès des petits lecteurs.

Points forts

Graphisme 100%
Histoire 100%
Pédagogie 80%
Ludique 100%

Qui a testé?

Krakotte à 8 ans. Elle a adoré le concept! Dommage que ça n’existe pas… Et vivement la suite.

Les images

La fiche

Anne Didier, Catherine Duval

Roland Garrrigue

Casterman

11,95 euros