Métamorphoz

A partir de 9 ans • Mais que cette nouvelle vie est nulle ! L’arrivée de la petite sœur et le déménagement qui a suivi ont bouleversé la vie d’Arthur : il a quitté et perdu ses copains, constate que ses parents ne s’occupent que du bébé, se retrouve dans une maison au milieu d’un lotissement en construction, et pour couronner le tout, est devenu le souffre-douleur des élèves de sa nouvelle classe.
Alors ce soir-là, il craque. Il envoie balader ses parents au moment où son père lui proposait d’observer une lune géante, d’une taille exceptionnelle. Alors forcément, sa soirée, il la passera puni dans sa chambre. Mais voilà qu’une étrange lumière illumine la maison voisine en construction. Et qu’un non moins étrange personnage apparaît. Deux énormes yeux, un pelage qui change de couleur, de larges dents, quatre bras, pas de nez, pas d’oreilles… Etrange, mais a priori inoffensif. Et en tout cas quelqu’un à qui parler, et ça, ça fait du bien à Arthur.
Rapidement, Ozzy (c’est comme ça qu’Arthur l’appelle) apprend à parler l’humain, et apprend à connaître la vie d’Arthur, la vie sur Terre, et raconte son monde à Arthur. Et son dépit. Ozzy se sent coincé sur Terre, il aimerait retrouver les siens.
Bref, Arthur est content… jusqu’au jour d’Halloween. Il se rend alors compte qu’Ozzy lui a jeté un sort la veille, ce qui l’a métamorphosé ! Il a pris l’apparence du petit monstre ! Gloups… Heureusement qu’il peut faire passer cela pour un costume, mais Halloween ne dure qu’une journée…
Mais pourquoi donc Ozzy a-t-il transformé Arthur ? Et pourquoi a-t-il pris son apparence et sa place dans la famille ? Pendant leur conversation, Arthur avait juré à Ozzy vouloir changer de vie… Et Ozzy, de son côté, voulait retrouver une famille. Alors, voilà !, lui explique Ozzy. Ce mécanisme, automatique, s’était déclenché parce que tous les deux rêvaient d’être à la place de l’autre, en quelque sorte. Seulement, Arthur s’est vite rendu compte de ce qu’il avait perdu, mais aussi de son égoïsme et de sa propension à se plaindre de sa vie tout le temps. Et Ozzy, de son côté, se rend compte que sa nouvelle famille ne remplacera pas les siens…

Cet roman risque fort de parler à pas mal de jeunes lecteurs. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur peut chambouler le quotidien, le rapport aux parents, tout quoi. Et alors le « c’est trop nul, j’en ai marre » arrive vite. Mais que s’est-il passé finalement ? D’abord, Arthur a trouvé quelqu’un à qui en parler, et parler, c’est primordial. Il a tout déballé tout son mal-être. Puis il s’est rendu compte de tout ce qui lui manquait, qu’il avait envie de serrer ses parents dans ses bras, et puis il s’est penché sur le berceau de sa petite sœur et a ressenti l’amour qui les unissait. Bref, en observant Ozzy qui avait pris sa place dans sa famille, il a réfléchi, compris. Il a grandi, quoi.
Et si Ozzy a rapidement compris la détresse d’Arthur, pour que tout redevienne normal, il faudra qu’Arthur comprenne celle d’Ozzy. La clé, ici, se nomme l’empathie. Et grâce à cette histoire, les enfants vont en saisir le sens.

Points forts

Graphisme 80%
Histoire 90%
Pédagogie 80%
Ludique 100%

Qui a testé?

La cousine M. à 11 ans. Elle a aimé le côté drôle de l’histoire et qu’elle soit tournée autour de l’apprentissage de l’empathie.

Les images

La fiche

Jeremy Behm

Syros

9,95 euros