Résidence Beau Séjour

A partir de 5 ans • La nouvelle est tombée comme un couperet au journal de 20 heures : « les licornes, c’est has been ». Ensuite, tout s’est enchaîné très vite. Hop, dans le bus bondé de licornes en tout genre et hop, à la résidence Beau Séjour avec les autres pensionnaires. Poufy, licorne blanche aux crins arc-en-ciel de son état, voit sa vie mise en stand by à l’arrivée des Grolovious à poils doux, qui les remplacent au pied levé dans le cœur des enfants. Heureusement, la résidence est confortable et accueillante: coiffeur, aqua-poney, pole dance ou pâtisserie, il y a de quoi s’occuper. On y croise des pensionnaires de toutes générations, comme des Pokemons, des dauphins, des flamants roses, et même un T-rex. Bref, toutes les créatures qui ont tenu, un temps, la première place dans le top de la popularité des enfants. Mais la roue tourne, Poufy le sait. Et les licornes peuvent revenir sur le marché. Non, ce qui inquiète vraiment Poufy, c’est que certains pensionnaires ont tendance à disparaître sans explication… Et ce qui nous inquiète nous, lecteurs, c’est ce personnage étrange qu’on voit passer dans l’ombre, page après page…

La mode la mode la mode

Si on achète cet album parce qu’on a craqué sur la licorne très en vogue en couverture, on ne va pas être déçu! C’est justement le sujet de moquerie choisi par l’auteur, Gilles Bachelet: les modes changeantes des créatures choupinettes préférées des enfants. Et surtout la rapidité avec laquelle ces tendances tournent. Entre humour tendre et satire du marketing des jouets qui rend les parents fous (et pauvres), cet album coloré nous amène de surprise en surprise. La dernière étant clairement un clin d’œil complice, destiné aux parents, à qui l’album parlera au moins autant qu’aux enfants.
Gilles Bachelet a placé ça et là plein de références à la culture pop (The Shinning, de Stephen King), à l’art (La laitière de Vermeer, ou La mort de Marat de David, entre autres exemples), de clins d’œil teintés de nostalgie (coucou Casimir) et d’humour décalé comme le sac Louis Vuitton en couverture ou Poufy qui fait de l’aqua-poney. Ca devient presque un jeu pour les parents, d’essayer d’attraper toutes ces références au fil de la lecture.

Mention spéciale pour les pages d’intérieur de couverture où le Groloviou est décliné dans toutes sortes de position, dans la plus grande tradition de la BD de notre enfance. Et… effectivement, flûte, il est mignon.