A partir de 10 ans • Qui aurait pu penser, au village de Noirsant, que le vieux cimetière grouillait de vie une fois la nuit tombée ? Certainement pas Romain. Même pas lorsque ce soir d’Halloween, il percute Léo en rentrant à vélo chez lui. Cette fille lui a bien semblé bizarre au premier abord, il était tout tremblotant en rentrant chez lui, mais bon c’était Halloween… C’est en faisant le guet une nuit, perché dans un arbre, qu’il va faire la sacrée découverte : le vieux cimetière abrite des morts-vivants ! Gloups…
Et ces morts-vivants sont bien embêtés : d’horribles « monstres » stationnent devant leur cimetière. Face à la menace, la troupe de squelettes en guenilles attaque et détruit les « monstres ».
En fait, un promoteur a fait venir des engins de chantier pour détruire le cimetière et la vieille église afin d’y construire un supermarché. Romain, la stupéfaction passée (il trouve Léo bien mignonne même si elle a tendance à perdre un de ses yeux, et bien gentille), veut leur venir en aide… il les prévient du projet du promoteur, et ils tentent de trouver une solution (la résistance, la fuite vers la mer?), jusqu’à ce qu’ils fassent eux aussi une étrange rencontre. On n’en sait pas plus, le livre se terminant par un bien énigmatique « à suivre ».
Des zombies attachants
Ce petit roman, en tout cas cette première partie, est bien rigolo. La troupe des zombies zarbis, d’abord : il y a Léo donc, son copain Marcel, la baronne, Clodomir le baron-officier un peu pleutre, Hildegarde, la vieille courageuse, Gontran le grand peureux qui brandit un fémur comme massue mais s’évanouit tout le temps… et bien d’autres.
Le ton et les situations, ensuite : « Clodomir, exercez donc votre autorité paternelle et ordonnez à votre fils qu’il me rende mon petit doigt », s’exclame la baronne. Ou Romain, dont le téléphone s’est coincé dans la poitrine de Marcel, hallucine : « Léo a la main dans le poumon de son copain !!! » Bref, on est dans le ton d’Halloween, des zombies rigolos.
Et dans une bande de copains, les personnages principaux ayant a priori l’âge du lecteur. Cela donne un livre très facile à lire, à l’écriture vivante et complice, allégée encore par des illustrations qui permettent de mettre une tête, ou un crâne, sur nos amis zombies. Le lecteur y trouvera aussi quelques mots nouveaux ou formules auxquelles il n’est pas habitué, comme dans les dialogues entre le baron et la baronne.
Il y a aussi, et c’est bien vu, quelques éléments historiques ici et là, les auteures abordant l’autre « vie » de ces zombies : Léo et Marcel étaient d’anciens mineurs car oui, au XIXe siècle, les enfants pauvres travaillaient, et beaucoup : dans la mine, « pas le temps de se curer le nez ou de jouer aux osselets ». Victorine, morte de la tuberculose, a vécu à Paris du temps de la Commune, et a aidé ses camarades à mettre en place une école pour filles. Eh oui, ça n’existait pas encore ! Ces éléments, comme l’amitié entre un garçon vivant et un zombie permettent, mine de rien, de lutter contre les préjugés et d’initier aux inégalités hommes-femmes.
Bref, on rigole beaucoup et on s’instruit un peu. Vivement la suite en novembre !
Qui a testé?
La cousine S. à 10 ans. Elle a adoré et l’a trouvé très drôle et attend le tome 2 avec impatience!