Le sortilège des caliepas

A partir de 8 ans • Mais dans quel endroit les a encore emmenés son père ? Cet hôtel est lugubre, tout semble bizarre, pense Rosalie. Bon, ce sont des vacances… mais quand même, tout est un peu anormal ici, à commencer par les employés. Il y a Liettry, le serveur filiforme avec ses pieds démesurés, Lydoë, une fillette aux grands yeux noirs et aux longs cheveux châtain, qui lui apprend que toute sa famille travaille ici. Et surtout M. Vitinent, le directeur, un homme gigantesque à la barbiche pointue et aux yeux aussi froids que ceux d’une vipère. Quel accueil !
Ok, la chambre est pas mal, la mer n’est pas loin, derrière, la forêt est luxuriante, belle. Il y a même de grandes fleurs inconnues dans la chambre, des caliepas. Elles diffusent un parfum puissant et très étrange le soir venu. Trop puissant pour Rosalie, qui dort avec son petit frère, Léonard. D’ailleurs, il n’a pas arrêté de faire des cauchemars la première nuit, ce trouillard. Alors qu’il avait son doudou hippo avec lui, en plus. Rosalie observe et se rend compte que le matin, Vitinent donne des pétales de caliepas fânés à un jardinier derrière l’hôtel, sur une passerelle, et celui-ci revient de la forêt avec des fleurs fraîches le soir. Cette forêt est interdite, lui apprend Lydoë. Décidément…
Patatras, un matin, Léonard a disparu. A-t-il rejoint la forêt interdite derrière l’hôtel ? Ce serait une catastrophe, si elle en croit Lydoë. Tout semble l’indiquer, hélas. Rosalie et Lydoë décident de partir à sa recherche, franchissent la passerelle. Rosalie a de quoi s’inquiéter : Lydoë lui apprend en route l’existence d’un monstre horrible qui vit dans cette forêt, le Sombrodo. Elle fait d’ailleurs promettre à Rosalie de ne jamais pénétrer dans le cercle des hérembles, des arbres qui entourent un endroit maléfique. Elles poursuivent jusqu’au ruisseau noir, avec son eau empoisonnée. Au-delà, Rosalie devra poursuivre seule. Enfin presque : elle retrouve de l’autre côté de la rive le doudou de son petit frère, Pilpil, qui a pris vie ! Il parle, sent, voit… comme chacun sait, les hippopotames ont un odorat très puissant. C’est lui qui va indiquer la route à Rosalie, en reniflant l’odeur de son petit frère. Mais cette route mène tout droit à l’endroit qu’elle a promis d’éviter. Que faire ? Sauver son frère, bien sûr !

Ce livre d’aventure se déroule dans une atmosphère curieuse, sombre, un poil inquiétante même. Il y a le décor, l’hôtel, cette forêt aux végétaux inconnus, les odeurs, notamment elle des caliepas et la puanteur du terrier du monstre. Franchement, on n’a pas envie d’y être retenu prisonnier, dans ce terrier. Le Sombrodo se nourrit des cauchemars d’enfants qu’il récupère grâce aux caliepas : la nuit, elles diffusent un parfum spécial et capturent les mauvais rêves dans l’hôtel, et il les mange ensuite. Lui, il a la panoplie entière du monstre terrifiant : énorme bouche, haleine putride, bave dégueu, pustules… un vrai régal ! L’évasion de Rosalie et Léonard est spectaculaire et montre tout le courage de l’héroïne. La dernière partie du livre se lit d’ailleurs d’une traite. A la fin, elle va recevoir l’aide de tous les personnels de l’hôtel qui finissent par se rebeller pour battre leur chef. Vitinent avait noué un pacte avec le monstre qui lui assurait puissance et richesse en échange de cauchemars d’enfants. Brrr… Mais voilà, tous ensemble, ils réussissent à s’en débarrasser. Ils refusent de continuer à renoncer à leur liberté et trouvent les ressources pour vaincre. Finalement les collègues de Lydoë redeviennent ce qu’ils étaient avant que le monstre ne se réveille par la faute de Vitinent : des animaux de la forêt. Voici un début d’explication à la fin de ce petit roman trépident.