A partir de 5 ans • Tous les jours, la jeune fille traverse ce grand et beau parc pour aller rendre visite à son oncle malade. Ce parc, elle le connaît par cœur. Elle en connaît tous les détails et assiste aux changements de saisons, voit les couples qui s’embrassent puis se défont, les promeneurs, le retour des oiseaux au printemps, tout. Parmi les petits changements du printemps, il lui semble qu’elle remarque quelque chose de bien surprenant: les cheveux des statues ont poussé! Et leurs poils aussi d’ailleurs. Les chérubins ressemblent aux Beatles, celle de l’entrée a troqué son chignon bien rangé contre une cascade de boucles et le satyre ressemble à un gros mouton frisé. Lors du goûter quotidien avec son oncle, la jeune fille lui raconte son incroyable découverte. Il n’a pas l’air surpris. La vieille dame qui donne des graines aux pigeons du parc non plus d’ailleurs: pas étonnant, le coiffeur n’est pas venu depuis un moment. Quoi? Un coiffeur pour statues?
Un album rempli d’une fantaisie légère et rafraîchissante. On plonge avec plaisir dans ces grandes représentations de ce parc bordelais pleines de soleil printanier et de chlorophylle. On est en plein dans les arts plastiques avec ces illustrations de paysages comme peintes sur le vif et de ce tailleurs de pierre qui sculpte les coiffures les plus tortueuses du parc. Comme dans une nature morte, mais vraiment vivante, on contemple les grands arbres et les sculptures de ce jardin paisible, on rit de l’allure de ces dernières empêtrées dans leurs longs cheveux et, nous aussi, on se demande où est passé leur coiffeur, sans s’étonner d’avantage.
En second niveau de lecture, on approche pudiquement le sujet de la maladie et du temps suspendu qui accompagne l’attente d’une éventuelle guérison. Clémentine Beauvais nous offre une jolie fin optimiste et drôle et un poil féministe: le tonton est guéri et la statue au voile de l’entrée a certes raccourci ses cheveux pour les beaux jours mais a décidé de garder ses aisselles garnies. Eh bien c’est son droit!
Points forts
Qui a testé?
Krakotte à 8 ans. Elle a adoré les illustrations et a été très surprise par la fin qu’elle n’a pas vue venir.