Le collège maléfique: le marche-rêves

A partir de 10 ans • Emma n’a pas eu le choix, elle a dû quitter son père. Elle a été repérée par le Ministère, et envoyée dans l’école des enfants spéciaux. Pourquoi ? Elle possède des pouvoirs, paraît-il.
C’est à regrets qu’elle doit quitter sa maison un beau matin et rejoindre un internat avec des élèves pas comme les autres : Britt, l’ado aux oreilles gigantesques, comme une elfe, Groumpf, la grosse touffe de poils qui « groumpfe », Jason, celui qui a trois yeux, Misha, la fille à deux têtes et deux cerveaux… bigre !
Premier jour de classe, Emma doit se rendre en salle 00, celle réservée aux élèves les plus dangereux, et se retrouve au milieu… d’apprentis sorciers. Et voilà qu’en guise d’exercice, elle doit résister à une « attaque psychique » d’un de ses camarades ! Mais pourquoi est-elle là, bon sang ? Elle ne possède aucun pouvoir de magie, même si apparemment elle peut contrer les sortilèges.
En fait, Emma est une « marcheuse de rêves », et ça elle l’a compris depuis qu’elle est petite : quand elle dort, elle peut se promener dans les rêves des autres. Mais elle n’a jamais considéré ça comme un pouvoir comparable à de la magie, par exemple. Depuis qu’elle est arrivée dans cette satanée école, un mystérieux Eden l’aspire dans son affreux cauchemar, peuplé de monstres, de spectres, de démons… Emma en est même ressortie blessée ! La petite troupe, emmenée par Britt, persuadée que tout ça a un lien avec l’école, part à la recherche de cet Eden. Mais c’est bien Emma qui le recroisera dans un de ses cauchemars…

C’est à un bien étrange voyage que l’auteure de Malenfer invite les jeunes lecteurs. Un voyage dans un collège vraiment pas comme les autres bien évidemment. Les bâtiments, et notamment le vieux manoir lugubre, sont bien décrits, et les quelques illustrations type mangas « au crayon » permettent de se le représenter. L’accent serait plutôt mis sur la vie de ces ados, avec ses ingrédients : de l’amitié, de sacrés personnages, des bandes, des chamailleries, un peu de haine aussi.
L’aventure, sorte de voyage entre réalité et rêves, l’héroïne étant en quelque sorte la gardienne du passage entre les deux, est l’élément central de la fin de l’histoire. La « quête » d’Emma et de ses amis (eux aussi dessinés plusieurs fois) arrive vers la fin du livre et donne envie de ne pas refermer le livre : si on ne doute pas trop de l’issue, et e n’est pas un souci, il y a du suspens, et surtout des frissons. Quel enfant resterait de marbre face à un énorme démon aux yeux jaunes ?
Ce livre est aussi un voyage dans la personnalité d’une ado qui se découvre. Enfant incomprise, elle a passé son temps à cacher ces choses spéciales qui se passaient en elle, quand elle arrivait à entrer dans les esprits des animaux, à la clinique vétérinaire de son père. Puis elle a échoué ici, sans trop savoir pourquoi. Tout s’est éclairci, précisé, mais il a encore fallu qu’elle croie en elle, qu’elle lâche prise, qu’elle brise ses barrières de protection pour profiter de tout son potentiel. La réussite de sa mission en dépendait, comme elle dépendait des liens qui l’unissaient à ses nouveaux potes. Tout comme des ados, quoi.

Points forts

Graphisme 75%
Histoire 95%
Pédagogie 70%
Ludique 90%

Qui a testé?

La cousine S. à 12 ans. Elle a trouvé ça captivant et a eu quelques frissons sur la fin.

Les images

La fiche

Cassandra O'Donnell

Jean Mathias Xavier

Flammarion jeunesse

12,50 euros