A partir de 4 ans • Loin d’ici, dans une paisible ferme d’Amérique du Sud, la vie est simple au poulailler. Chacun fait ce qu’il a à faire, s’occupe de ses affaires et est nourri correctement (oui, même le fermier). Il ne se passe jamais rien de spécial. Jusqu’au jour où, sans prévenir, débarquent… les capybaras! Ces gros rongeurs qui déboulent comme ça, en famille, ne sont pas les bienvenus. Les poules n’en veulent pas: trop gros, trop poilus, trop mouillés, trop nombreux! Pas de place pour eux! Ouste! Mais c’est là le souci: ils ne peuvent pas retourner chez eux, c’est trop dangereux! C’est la saison de la chasse. Bon… Eh bien il va falloir établir des règles de vie alors: interdiction de s’approcher les uns des autres. Mais c’est sans compter la curiosité naturelle des tout-petits… Et tant mieux, parce qu’un incident va définitivement changer les règles. Toutes les règles.
De l’intérêt de l’ouverture aux autres
A travers cette simple histoire de chamboulement dans la vie paisible d’un poulailler, l’auteur parvient à couvrir une quantité de sujets importants, de la manière la plus simple et la plus efficace. Le peur de ce qu’on ne connaît pas, des étrangers en particulier, les réfugiés, l’entre-aide, le partage, l’union face à l’adversité, l’ouverture aux autres et sur le monde, la liberté. Arrivés par l’eau en famille, fuyant une situation dangereuse où leur vie est menacée, et coincés lorsqu’ils tentent de s’installer sur une terre d’où les poules les rejettent, nos capybaras sont clairement des réfugiés, et les poules, des résidentes bien anesthésiées par leur quotidien. Le chamboulement que va déclencher l’arrivée de ces grosses bestioles va ouvrir des perspectives inattendues pour les poules.
Les illustrations en brun, noir et rouille donnent un ton vraiment particulier aux pages. Les animaux sont très expressifs et on craque devant la petite bouille du jeune capybara à l’air ahuri, mais on ne loupe pas les subtils messages glissés ça et là par l’auteur. Une grande partie de ces messages est à « lire » dans les illustrations et dans leur léger décalage avec les textes. Par exemple, cette illustration représentant le fermier qui repart avec une poule sous le bras, accompagnée de la phrase « il y avait à manger pour tout le monde ». Les poules ne semblent pas réaliser l’absurdité de leur condition, ni même le simple fait qu’elles sont enfermées, avant cette rencontre inattendue avec ces animaux étrangers.
Parfois, le message est même totalement muet, sans texte narratif, comme cette dernière page où la fine équipe des fuyards, capybaras et poules, tombent nez à nez avec des moutons. Et d’un coup d’œil, on saisit que l’histoire va se répéter et que les moutons seront libres à leur tour. C’est d’ailleurs sur cette note suspendue pleine d’espoir que l’album se termine.
Qui a testé?
Krakotte à 7 ans. Elle a très bien compris le message toute seule et a adoré la morale de l’histoire.
Les images
La fiche
[/asvc_list_item][asvc_list_item icon_align= »left » icon_fontawesome= »fa fa-money » icon_color= »#186073″ icon_size= »13px »]Prix: 13,90 euros[/asvc_list_item]