Fracassante rencontre

A partir de 6 ans • Dans le monde de Monsieur D. Zert, tout le monde naît avec une végétête. Une végétête? C’est une plante qui pousse sur le crâne des gens et qui détermine qui ils sont: une véritable carte d’identité, en somme. Mais la particularité de la végétête de Monsieur D. Zert est… qu’il n’en a pas! Malgré les efforts de ses parents, rien n’a jamais poussé sur son caillou. Pas simple pour lui de vivre dans un monde où tout dépend de cette petite pousse : on ne sait pas trop bien quoi faire ou penser de vous. Monsieur D. Zert mène alors une vie bien vide, triste et solitaire. Sa boutique d’oiseaux d’ornement de végétête est tout ce qu’il a dans sa vie, alors il se concentre sur son métier pour passer ses journées. Mais un jour à la boutique, la livraison d’oisillons du lundi ne se passe pas comme prévu: un petit truc au corps tordu, aux plumes de couleurs mal assorties, qui chante faux et bouge comme un camion-poubelle avait atterri parmi les magnifiques oisillons. Que faire? Le renvoyer? Non Monsieur D. Zert choisit de le garder, sans se douter que ce petit piaf étrange va bouleverser sa vie…

A travers le monde imaginaire dans lequel vit Monsieur D. Zert, c’est une multitude de travers de notre société qui sont ici pointés. Les notions telles que l’acceptation de la différence, l’acceptation de soi, l’appartenance à un groupe social, l’inclusion ne font clairement pas partie de la société de cette petite dystopie. Même les teintes kaki-marron des illustrations accentuent cette morosité, et d’enfermement, tout comme le cumul de cages. Le marqueur social qu’est le végétête enferme justement le personnage dans un carcan, jusqu’au moment où il trouve la force d’en faire exploser les contours. La fin est tout à fait surprenante parce qu’elle semble aller encore plus loin ce qu’on pouvait imaginer au fil de la lecture, mais chut.