A partir de 5 ans • Ours n’est pas du matin. Bon, normal, c’est un ours. Ca n’est pas qu’il hiberne, hein, mais il ne se lève pas quand arrive l’heure. Du coup, il est toujours en retard. En retard pour se lever, pour le petit dej’, pour le départ à l’école et puis pour l’arrivée du coup aussi. Et ça continue ainsi toute la journée: en retard pour les cours, pour la cantine, pour reprendre le bus du retour. Sa journée est totalement désorganisée: il court, il court, n’est jamais au bon endroit au bon moment et rate tout, tout le temps. De quoi transformer le meilleur nounours du monde en ours mal léché. Pourquoi est-il si désorganisé? Parce qu’il ne sait pas lire l’heure, tiens! La pendule n’est pas son amie.
Qu’à cela ne tienne! Papa va lui apprendre à lire l’heure avec une technique bien à lui: la pizza! Ah ça, il voit bien ce que c’est! Bon élève, Ours apprend en un rien de temps et maintenant qu’il sait lire l’heure, il n’est plus jamais en retard. Grisé par cette nouvelle maîtrise du temps, il se met à remplir son agenda d’un tas d’activités, bien organisées. Un peu trop même. Tant et si bien, qu’Ours est un peu surbooké… Il risque le burn-ours (un peu comme notre burn-out, vous voyez?)…
Apprendre le temps
Ici, on attaque la question du temps sous toutes ses coutures, ou presque. Comment le remplir selon l’organisation d’une journée, la nécessité de prendre le temps de se reposer, et bien sûr, l’apprentissage de la lecture de l’heure. Cette dernière leçon, glissée au milieu de l’histoire, mine de rien, propose de parfaites bases claires et bien illustrées pour expliquer le concept aux enfants à partir de parts de pizzas. Forcement, ça leur parle. Et à Ours aussi d’ailleurs.
Ce gros ours orange, qui a pris sa place dans une famille citadine, vit tous les problèmes des enfants d’aujourd’hui. Il court après le temps, et tente de suivre le rythme imposé par les grands. Malheureusement, c’est plus compliqué qu’il n’y paraît et à vouloir suivre un rythme qui n’est pas fait pour lui, il finit par s’écrouler.
Cette histoire remet les pendules à l’heure des parents qui imposent trop d’activités aux enfants et tentent de les faire adhérer à des plannings surbookés. L’intention d’apprendre l’heure à Ours pour qu’il ne subisse plus les conséquences de ses retards est louable mais il faut en même temps lui apprendre à respecter son rythme biologique. L’histoire se termine même sur l’éloge de l’ennui et des bienfaits de laisser le temps au temps. « On dit que le temps c’est de l’argent. Mais pour les ours comme pour les gens, le bonheur, c’est de savoir prendre le temps d’écouter son cœur battant. »
Les illustrations crayonnées, aux couleurs peu nombreuses mais vives, mettent en valeur le mouvement et le rythme effréné des journées de ce gros ours orange. L’association du turquoise et de cet orange, complétée par des touches de jaune, donnent un effet graphique très moderne et les perspectives enfantines rendent les planches très sympathiques.
L’humour et les jeux de mots ponctuent les courts textes qui accompagnent les illustrations. On découvre, par exemple, le concept du « burn-ours ». Mais même si le ton est drôle et léger, le message n’en est pas moins passé.
Qui a testé?
S. à 5 ans. Elle a bien aimé la technique de la pizza pour expliquer l’heure.
Krakotte à 6 ans. Elle adore l’histoire et est désolée pour l’ours, qui s’est écroulé sous le stress.