A partir de 11 ans • La magie? Ah ça oui, Micah Tuttle y croit. Il croit même à l’existence du Circus Mirandus, un crique extraordinaire seulement visible par les enfants et quelques élus. Les numéros et les personnages y sont incroyables: il y a le Plieur de Lumière, l’incroyable Femme Oiseau, l’éléphant qui apprend tout ce qu’on lui montre ou le félin gardien de cirque… Il y croit puisque son grand-père Ephraim adoré, qui l’élève depuis qu’il a perdu ses parents, l’a visité, et connaissait même personnellement le Plieur de Lumière. Celui-ci doit d’ailleurs une faveur à grand-père Ephraim et c’est justement aujourd’hui que Micah compte la lui réclamer: grand-père est très malade, c’est le moment où jamais d’invoquer la magie.
Le jeune Micah, aidé de son amie Jenny, jeune fille intelligente mais redoutablement rationnelle, vont ensemble tenter de trouver le Circus Mirandus afin de demander à l’homme qui plie la lumière de venir en aide à son grand-père. Mais Gertrudis, la méchante tante de Micah qui s’occupe de lui depuis qu’Ephraim est alité, ne compte pas le laisser plonger dans cet univers de magie. Mais ni elle ni le scepticisme de Jenny ne vont décourager Micah. Y a-t-il vraiment la solution à son problème au Circus Mirandus?
La magie de l’amour filiale
Circus Mirandus est avant tout l’histoire d’une famille. C’est un roman plein de poésie et de grandes réflexions sur ces liens familiaux, parfois compliqués, que nous livre ici Cassie Beasley.
Tout d’abord, la plus évidente; la mort et le deuil qui l’accompagne. Inexorable et faisant partie de sa vie, la mort imminente de son grand-père est pourtant combattue jusqu’au bout par Micah. Effrayé, le petit garçon peine à en accepter l’idée et est prêt à tout, y compris l’irrationnel, pour tenter de sauver son grand-père. L’amour qu’il lui porte est extrêmement fort, d’autant qu’il est orphelin. Leur lien est très touchant: ils semblent avoir partagé des moments doux, drôles et forts. Le grand-père lui a notamment transmis sa passion pour les nœuds (oui, les nœuds avec une corde) et cette pratique lui sert à présent d’exutoire dans les moments stressants de sa petite vie.
Le lien familial est une valeur essentielle de ce roman. Celui qu’on voit, celui qu’on connaît, mais aussi celui qu’on ignore et qui est présent malgré tout.
Le binôme formé par Micah et son amie Jenny a une dynamique et une évolution intéressante: Micah finit par ne plus jurer que par la magie et Jenny accepte enfin qu’elle puisse exister. Chacun aura fait un grand pas vers l’autre et vers la maturité au cours de cette aventure peu banale. Mais avant tout, Jenny est la petite conscience raisonnable et rationnelle qui permet à Micah d’avancer et garder les pieds un peu sur terre. Son personnage est parfois assez drôle, notamment quand elle est incapable de se taire devant Monsieur Chef, le directeur du cirque.
L’univers du cirque, la magie et le rêve sont omniprésents à travers ces pages qui sentent bon la barbe à papa et les pommes d’amour. On a l’impression d’entendre la musique, on a envie de se promener de chapiteau en roulotte pour découvrir tous ces numéros et ces animaux extraordinaires.
Malgré la gravité, l’importance et même la tristesse des sujets abordés, l’auteure évite l’écueil du pathos et nous fait rêver à travers ce cirque merveilleux et cette belle histoire d’amour filiale.
Qui a testé?
Moi. Très joli roman à l’univers bien particulier. J’ai regretté quelques longueurs mais me suis tout même laissée embarquer par cette histoire.