A partir de 4 ans • « Allez! C’est l’heure! Vite! Vite! On va être en retard! ». Voilà ce qu’Arthur entend dès le matin. Son Papa est très pressé. Sa maman aussi. Arrivé à l’école, pas mieux avec le maître: à peine Arthur a-t-il le temps de monter sur le toboggan, que le maître siffle le fin de la récré. Pour les leçons et la cantine, c’est pareil, pas de temps de rêver. Alors quand par miracle, un jour, sa maman trop pressée prend le manteau, le sac, le goûter et… pas Arthur, une nouvelle aventure commence. Il goûte ainsi à tous les petits bonheur à côtés desquels passent les adultes: lécher le chocolat au fond du bol, saluer les voisins en descendant l’escalier, regarder les jolies formes des nuages etc… Il se rend tranquillement à l’école, tout seul, en silence, à son rythme.
Livre pour enfant qui s’adresse aussi aux parents
De quoi parle ce livre? Il parle du rythme fou que tous les parents font subir, bien malgré eux, aux enfants. Il parle de la notion du temps, des priorités d’un adulte face à celles d’un enfant et surtout de penser à prendre son temps pour profiter du présent.
Arthur subit le rythme de la vie des adultes imposé aux enfants, les horaires de travail des parents, leur stress, leurs plannings fous. Les parents d’Arthur sont si pressés qu’ils finissent par l’oublier en partant un matin. Cette expérience, bien loin d’être traumatisante pour le petit garçon, se révèle même être une vraie bouffée d’oxygène et brise ce cercle infernal de l’urgence permanente. Les parents, probablement inquiets en réalisant sa disparition, prennent enfin le temps de se soucier véritablement d’Arthur et de le regarder. Ils se mettent enfin au niveau des enfants, et comprennent qu’Arthur a tout simplement prit son temps.
La notion du temps est très relative chez les jeunes enfants et n’est acquise que bien plus tard. Donc l’absurdité de les gronder pour qu’il se dépêchent, quand on y réfléchi, est d’autant plus énorme qu’ils ne voient pas où est le problème, ils n’en sont pas encore capables. Bien entendu, nous le faisons tous. C’est en cela que cet album est très malin: il s’adresse autant aux enfants qu’aux parents. Difficile de ne pas se sentir coupable et de ne pas se reconnaitre dans ces silhouettes de parents qu’on ne voit même plus tant ils courent. Les parents d’Arthur sont en effet présents au début de l’histoire mais représentés partiellement uniquement, comme pour montrer qu’à force de courir, ils ne sont pas vraiment présents et attentif à leur fils, comme il est en droit de l’attendre. On ne voit leurs visages qu’à la fin, lors des retrouvailles, quand ils prennent enfin le temps de regarder leur petit garçon rêveur.
Les illustrations sont juste parfaites. Les couleurs vives et péchues, presque des couleurs primaires, mettent l’accent sur la course effrénée qu’est la journée type d’Arthur. Elles plairont bien entendu aux plus petits.
A l’heure du Slow Life, cet album tombe à point nommé et fait du bien à toute la famille. Plein de bon sens, il remet les pendules à l’heure et replace les vrais bons moments ensemble au cœur des priorités.
Oh, et surtout, ne vous pressez pas pour le lire!
Qui a testé?
Krakotte à 6 ans. Elle a bien reconnu ces situations et on en a profité pour tous se dire qu’on allait s’organiser autrement pour moins avoir à se dépêcher.