A partir de 12 ans
Quand le folklore japonais rencontre la magie de l’adolescence
Déménager, perdre ses repères, se sentir seule… pas facile quand on a 13 ans. Pour Anzu, l’héroïne d’origine japonaise, ce passage déjà bien compliqué prend une tournure carrément surnaturelle : en poursuivant un étrange chien qui lui a volé la collier offert par sa défunte grand-mère, elle bascule dans le Yomi, le royaume des morts, issu du folklore japonais. Et là, fini les petites contrariétés du quotidien : il faut survivre, échapper à la terrifiante reine Izanami et surtout… retrouver le chemin de la maison avant l’aube.
Une aventure entre Miyazaki et conte initiatique
Dès les premières pages, on pense au Voyage de Chihiro. Pas parce que l’autrice copie, mais parce qu’elle réussit le même tour de magie : plonger son héroïne dans un univers étrange, peuplé de créatures tantôt inquiétantes, tantôt attachantes, où chaque rencontre est une étape vers la découverte de soi. Le tout avec un rythme enlevé et des dialogues vifs qui rendent Anzu terriblement attachante. Tout l’univers folklorique japonais des yōkai est représenté, à commencer par Obon, la fête des ancêtres.
Un dessin qui respire l’émotion
Le trait de Mai K. Nguyen est rond, expressif et généreux. Chaque case regorge d’expressions, de détails, d’angles inventifs qui donnent du souffle à l’action. La palette de couleurs — dominée par des tons sombres, bruns et violacés — installe une ambiance mystérieuse, contrastée par des éclats plus lumineux qui ponctuent l’espoir et la tendresse. On sent que l’autrice a pensé à chaque planche comme à un voyage visuel.
Un récit qui parle aux ados
Derrière l’aventure fantastique, c’est aussi une histoire de deuil, de solitude et de transmission culturelle. Anzu doit apprendre à accepter la perte de sa grand-mère, mais aussi à renouer avec des traditions familiales japonaises qu’elle avait tendance à repousser, par rébellion adolescente. Bref : sous les monstres et les fantômes, il y a une vraie réflexion sur ce qu’on fait de nos racines et sur la force qu’elles peuvent nous donner.
Anzu et le royaume des ténèbres est une BD jeunesse qui réussit le grand écart : accessible aux jeunes lecteurs (dès 12 ans), mais suffisamment riche et profonde pour captiver les adultes. C’est dynamique, drôle, touchant et porté par une héroïne à laquelle on peut s’identifier.
En bonus, un petit glossaire à la fin explique les créatures rencontrées, parfait pour prolonger le voyage dans l’imaginaire japonais.
Points forts
Qui a testé?
Z., 13 ans. J’ai aimé cette histoire parce qu’elle mélange le fantastique et la vie d’Anzu, on se sent proche d’elle. J’ai découvert plein de choses sur les légendes japonaises.
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